Jean-François Limoges
Maîtrise en science de l'information en 2017
De l’enseignement à la gouvernance des données
2014. Jean-François Limoges commence à enseigner après l’obtention de sa maîtrise en histoire, complétée par un microprogramme en enseignement postsecondaire de l’Université de Montréal (UdeM). En 2022, on le retrouve au poste de conseiller principal en gouvernance des données au sein de la firme d’audit, de fiscalité et de services-conseils KPMG. Que s’est-il passé entre les deux? Il nous le raconte.
« Avant même la fin du microprogramme, j’ai eu des contrats en enseignement, indique-t-il. Comme chargé de cours à l’université, et dans différents cégeps. Les postes de professeurs se faisant rare à cette époque-là, j’ai préféré chercher un plan B. »
Tout en acceptant des contrats dans des établissements d’enseignement post-secondaire, il travaille dans des domaines très différents comme adjoint de conseillers en placement à la Financière Banque Nationale, notamment. Il décroche également un poste d’archiviste à Bibliothèque et Archives nationale du Québec (BANQ). C’est à ce moment qu’il commence sérieusement à penser à faire bifurquer sa carrière.
« Je discutais avec des connaissances qui avaient fait la maîtrise en sciences de l’information à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l'information (EBSI) de l’UdeM. C’est une voie possible pour des gens qui ont étudié en histoire. J’ai décidé de prendre mon destin en main et je me suis inscrit à l’EBSI. »
Plongée dans le monde des données
Il se passionne dès le départ pour le cursus, tant pour les cours que pour le stage qu’il effectue. Il y découvre également le monde des données et il se surprend à y plonger avec un grand intérêt.
« Les cours d’introduction aux documents numériques et la gestion de l’information numérique m’ont donné envie de creuser davantage ces aspects. Il y a une offre assez riche au sein de ce programme pour les aspects technologiques. Je me suis donc réorienté. Ça piquait ma curiosité et j’avais le sentiment que ce domaine allait jouer un rôle croissant dans la société. »
Il prend alors conscience des multiples applications des données, de toutes les questions éthiques qu’elles sous-tendent au niveau de la protection de la vie privée notamment, mais aussi de leur pouvoir.
« Il y a un aspect structuration des données, de partage, mais aussi de développement des connaissances lorsqu’on les analyse. Ce développement, ce partage, ça entrait vraiment en résonnance avec mon parcours de prof. »
Ne pas frapper un mur
Risques versus grandes capacités des données : c’est cette dichotomie qui interpelle tout particulièrement M. Limoges. En tant que conseiller principal en gouvernance des données chez KPMG, il œuvre à structurer des pratiques, à construire des formes de gouvernance et des règles qui permettent à sa clientèle de tirer un avantage concurrentiel des données qu’ils collectent, tout en assurant un niveau éthique.
« Il ne s’agit pas de jouer à l’apprenti-sorcier, prévient-il. Mes clients viennent de différents secteurs. Ce sont des organismes gouvernementaux, des manufacturiers, des grandes entreprises. Je travaille avec eux à développer un cadre permettant la valorisation de leurs données tout en respectant bien entendu la loi et la réglementation. J’analyse constamment ce qui se fait aujourd’hui et je leur propose des avenues. »
En ayant fait ce choix de poursuivre à la maîtrise en sciences de l’information, Jean-François Limoges se sent en contrôle de sa vie. Il avoue également qu’évoluer dans un domaine « neuf » qui se construit au quotidien, a quelque chose de particulièrement excitant.